LES HOSPICES DE BEAUNE
Beaune, est avant tout une ville médiévale
Les rues calmes et pavées de Beaune ramènent quelques siècles en arrière, à l'époque où ont été construites la basilique et les célèbres Hospices de la ville. Il s'agit d'un établissement médical qui a été fondé en 1452 et qui est toujours en activité aujourd'hui. On doit sa fondation à Nicolas Rolin, le chancelier du Duc de Bourgogne, qui, en 1441 fit construire l'Hôtel-Dieu pour soigner les pauvres pendant la Guerre de Cent Ans. La célébrité des Hospices de Beaune provient surtout de sa vente de charité annuelle, qui a lieu le troisième dimanche de novembre depuis 1859. On y vend de tout, et particulièrement des bons vins. La vente se fait "à la bougie" sous l'égide d'un commissaire-priseur. Sous la halle médiévale, une foule de connaisseurs venus des quatre coins du monde se presse pour assister au grand moment.
Les toits de tuiles vernissées des Hospices de Beaune sont l’un des symboles de la région Bourgogne et font de ce lieu, le site touristique le plus connu.
Datant du XVème siècle, l’ensemble des bâtiments est de style gothique, d’origine flamande.
C’est en 1443 que Nicolas Rolin, chancelier du Duc de Bourgogne, nommé aussi "Philippe le Bon", a l’idée de créer cet hôpital (l’hôtel Dieu) avec son épouse Guigone de Salins afin de venir en aide aux nécessiteux.
Les premiers malades sont accueillis en 1452. Vieillards, infirmes, orphelins, malades, femmes enceintes, indigents, … fréquentent l’institution du Moyen Âge jusqu’au milieu du XXe siècle.
Nicolas Rolin a mis en place un ordre de religieuses, les soeurs de Ste Marthe de Beaune pour prendre soin des hospitalisés. L’hôtel-Dieu de Beaune fédère d’autres établissements des alentours, d’où le nom d’Hospices au pluriel.
Nicolas Rolin n'avait de cesse de penser à sa femme et lui vouait un amour que l'on disait unique et éternel. On raconte que lorsqu'il quittait le logis, notre cher Nicolas n'avait que pour idée de revenir bien vite à son domicile, tellement son épouse comblait ses pensées. Il en était de même pour madame, qui aux éloges de monsieur, se voyait en son absence devenir si mélancolique que lui supposait des vertus puissantes qu'il était inconcevable de les voir séparés.
Or, à ce propos, Madame Guigone de Salins, épouse de Nicolas Rolin, s'en est allée bien avant lui. C'est dans une tristesse irréparable, que Nicolas Rolin se laissa glisser doucement dans les évocations sentimentales de sa chère femme au point de la rejoindre peu de temps après sa perte.
Énormément de caractères architecturaux offrent l'immensité de la présence de leur amour. Par exemple, les carreaux formant le sol, ainsi que les toiles, sont décorés du monograme du chancelier et de sa devise seule * (parfois écrit « seulle * » ou « ceule * ») signifiant que Guigone était sa seule étoile, son unique amour.
Grande salle des «PÔVRES» :
C'est le coeur de l'Hôtel Dieu, agrémenté de sa chapelle. Sa charpente en lambris de chêne est ornée de poutres polychromes uniques au monde. Les dragons multicolores qui "crachent" les poutres traversières évoquent les monstres de l'enfer.
Salle Saint-Hugues :
Salle de soins : derrière chaque lit se trouvait un coffre en bois où les malades pouvaient ranger leurs effets personnels. A noter qu’ils n’étaient ‘que’ deux par lit. Les rideaux aidaient à protéger du froid. L’espace central abritait les tables et les bancs servant aux repas. Les tablettes au-dessus des lits étaient destinées à recevoir leurs objets personnels. Une cordelette les aidait à se lever sans effort.
Salle Saint-Nicolas :
Au départ, c'est une salle qui reçoit 12 malades de sexe différent. Louis XIV choqué du manque d'intimité, établit une rente de 500 livres afin de financer un nouvel aménagement pour séparer les hommes et les femmes.
Cuisine :
On y trouve une gigantesque cheminée couvrant deux foyers. Un tourne-broche automatisé datant de la fin du 17ème siècle est encore présent, ainsi qu’un « piano » : grand fourneau muni de deux « cols de cygne » (robinets d’eau chaude).
Cour des Fondateurs :
On peut y voir les statues de Nicolas Rolin et Guigone de Salins réalisées en 1914 et 1923 par Henri Bouchard, ainsi que la pharmacie, aux multiples remèdes et essais encore représentés.
Polyptyque :
Ce polyptyque du XVème siècle est composé de 9 panneaux, est attribué à l'artiste flamand Rogier van der Weydenet représent le Jugement Dernier.
Salle Saint-Louis :
De superbes tapisseries
La tenture, tissée à Tournai au début du XVIème siècle, raconte en sept épisodes la parabole de l'Enfant Prodigue. Une autre série de tapisseries de Bruxelles, de la fin du XVIème siècle, évoque l'histoire de Jacob.
L'Hôtel-Dieu :
L’épaisseur des murs dépasse souvent le mètre et la – coûteuse – pierre de taille provient essentiellement d’une carrière située à Rochetain, à quelques kilomètres de Beaune.
Nicolas Rolin s’inspira de l’architecture des hôpitaux du Nord pour concevoir son hôpital. Il semble bien que les toits polychromes aient pour origine l'Europe centrale, cependant ce style ayant plu, il s'est petit à petit propagé en Bourgogne au point d'être considéré comme typique et traditionnel de cette province. Il est vrai que vous découvrirez au fur et à mesure de vos balades, des toits de toutes les couleurs qui peuvent même se distinguer dans les régions voisines.