LEWARDE
Lewarde est une base minière qui a été "maintenue en vie" pendant tant de décennies.
Plus un seul travailleur vacant, plus un seul bruit, plus un seul coup de grisou aussi...
Pourtant, il reste ce passage, ces pas et ces mains encrés dans le charbon,
Ces galeries qui se tassent dans les profondeurs du terril,
Nous descendons par l'ancien ascenseur, pour se perdre dans ces tunnels qui semblent sans fin...
Dans le Bassin minier du Nord-Pas-de-Calais, 340 terrils ont été recensés dans les années 1970, à des fins d'exploitation. Vous pouvez les remarquer par ces formes coniques, ces "petites montagnes noires" qui se fondent dans le décor du paysage du nord.
Les mines de la région Nord-Pas de Calais deviennent le 38ème bien français inscrit au patrimoine mondial de l'Unesco, en tant que « paysage culturel évolutif et vivant ».
Le bassin minier rejoint donc la Grande barrière de corail, l'Acropole d'Athènes ainsi que les 960 autres sites considérés comme ayant une valeur exceptionnelle.
Après sept ans de travail et le dépôt en 2010 de la candidature portée par l'association Bassin minier uni (BMU), le site minier est désormais inscrit sur la prestigieuse liste. Situé en plein coeur de la région Nord-Pas de Calais, s'étirant de la frontière belge à l'ouest de la ville de Béthune, il s'agit du premier site de ce type à être inscrit sur la liste de l'organisation.
Comme le souligne l'Unesco sur son site internet, le bassin minier du Nord-Pas de Calais est un véritable témoignage « de la recherche d'un modèle de ville pour les travailleurs du milieu du XIXème siècle jusqu'aux années 1960 et illustre une période importante dans l'histoire de l'Europe industrielle ».
Ce sont en effet trois siècles d'exploitation du charbon qui sont protégés à travers plus de 100 000 km de galeries, 4 000 hectares de paysage, 600 puits, 17 fosses, 21 chevalements, 51 terrils, diverses infrastructures de transport de la houille, 3 gares ferroviaires, des corons, des bureaux de compagnies minières.
En outre, 87 communes, 38 écoles et groupes scolaires ainsi que 26 édifices religieux portent également les couleurs de ce riche héritage patrimonial, élevant ainsi au rang d'exceptionnelle et d'universelle la vie ordinaire de milliers de gueules noires qui ont, entre 1720 et 1990, extrait plus de deux milliards de tonnes de charbon jusqu'à 1000 mètres de profondeur.
De façon bucolique, ou nostalgique pour certains des anciens,
Nous pouvions passer près des "perchoirs à vélo",
Là où étaient simplement suspendus ces derniers,
Afin qu'ils ne prennent pas trop de place.
Il y en a des fourbus, des salis, des déraillés ou des 'dépeinturés'...
Ils sont là, et ils attendent que leur maître rentre du fond,
Car en effet, ils sont tous en attente de revoir ces gueules noires, comme on disait avant...
Reviendront-ils du fond du trou... les poumons noircis, le souffle court, et la peau moite
Tellement la chaleur du fond est insupportable...
Nous pouvons rencontrer sur le champ de travail, les trieuses et trieurs. Ce sont souvent les femmes et les enfants en âge de travailler, qui sont à ce poste.
Ils trient le charbon.
Il existe de nombreuses variétés de charbon, que l'on distingue selon plusieurs critères dont les principaux sont :
- l'humidité
- la teneur en matières minérales non combustibles (cendres)
- le pouvoir calorifique,
- l'inflammabilité, liée à la teneur en matières volatiles.
La plupart de ces critères sont corrélés avec l'âge du charbon : les charbons les plus "récents" (lignite) sont assez humides et contiennent relativement beaucoup de matières volatiles inflammables, tandis que les plus vieux (anthracites) se sont naturellement dégazés au cours du temps ; ils sont difficiles à enflammer, mais plutôt secs et quasiment constitués de carbone presque pur, ils ont un fort pouvoir calorifique.
Il existe plusieurs catégories de charbon : l'anthracite, la Houille, le Bloc de lignite à usage domestique, la tourbe...
La Houille L'Anthracite